Deux Personnages Insolites

Le père Leleu (1836 / 1913) : « Gardien des grottes de Saint-Moré »

Le Pere Leleu
Le Pere Leleu devant sa grotte

François Leleu naît à Paris en 1836. Il y fera ses études jusqu’au baccalauréat.

Il arrive aux grottes d’Arcy-sur-Cure en 1886. Auparavant, il sera passé par l’Algérie, les barricades de la Commune, la prison durant 6 ans et enfin, la Suisse.

Il s’installe dans une grotte, près d’une exploitation d’ocre dans laquelle il travaille quelques temps. Il vit grâce à de menus travaux et, finit, avec le temps, à se faire accepter par les habitants de la région. Le Père Leleu accueille alors les nombreux visiteurs de la Grand Grotte d’Arcy-sur-Cure, en jouant de la vielle, en racontant sa vie, et en montrant ses bocaux contenant des vipères. Il vend de la limonade, de la bière, des cartes postales le représentant, des peaux d’animaux ou des crânes et des dents de carnassiers et quelques découvertes archéologiques. Il fait également visiter les grottes du secteur et se donne le titre de « gardien des grottes de Saint-Moré ». Il finit par obtenir une belle notoriété.

Un matin de janvier 1913, il est retrouvé à moitié nu, le crâne broyé. On pensa à un accident, mais rapidement et pour beaucoup de personnes, seule la thèse de l’assassinat parut plausible. Cette mort reste encore un mystère de nos jours. Elle vient compléter à merveille la légende du Père Leleu !

Lire également dans la revue de presse, la légende du Père Leleu :
- Le père Leleu fait son nid à Saint-Moré
- La « gloire » du père Leleu brisée par une fin tragique


Aristide Béguine (1849 / 1895) : L’ « inventeur » du Puits Bouillant

Le barrage
Le barrage construit par Aristide Beguine

Belier hydraulique
La conduite d’eau
SC Chablis - B. Bouchard

Le 23 février 1887 Aristide Béguine, hydraulicien, acquière le droit d’effectuer dans l’intérieur du Puits Bouillant « tous les travaux comme d’y poser tous les conduits et descentes de tuyaux nécessaire à faire monter l’eau, sans autre communauté que celle du puits. »

Il avait pour but de faire monter l’eau jusqu’au sommet du puits et même jusqu ’à la place du village. Aristide Béguine mis ce projet en œuvre, en installant un bélier hydraulique en bas du puits, à près de trente mètres de profondeurs ! On en voit encore les traces aujourd’hui. Il paraît vraisemblable que celui-ci ait fonctionné. Mais son entretien délicat dans la rivière souterraine ainsi que l’ennoiement de la galerie où se situait l’appareil rendent peut crédible une exploitation régulière de l’appareil. Dans ses écrits, il présente également l’ idée d’une roue hydraulique afin de construire une usine à l’orifice du puits. Il envisageait la production et le transport d’une force de 6 ou 8 chevaux par les fils des piles électriques. Ce projet n’a jamais été mis en œuvre.

Sa vision du Puits Bouillant est extravagante : « On peut aller à 5 ou 6 kilomètres » ; « il y a un puits où il y a des paillettes d’or ».

Toutefois, il écrit également : « A cette distance il y avait un trou fait par une cascade que je n’ai pu franchir ». Cette phrase nous autorise à penser qu’il a visité, seul, la rivière sur environ 470 m. En effet, il décrit ainsi parfaitement la « marmite » et la cascade sur lesquelles il s’est arrêté (et que ceux qui ont visité la rivière reconnaîtront aisément).

Aristide Béguine est donc le premier explorateur de la rivière souterraine du puits Bouillant.

Foisonnant de projets pour lesquels il n’a jamais été pris au sérieux, Lonlon, comme on le surnommait dans le pays, décède dans sa quarante-sixième année, totalement incompris et découragé. Il est inhumé le 26 mars 1895 à Saint-Aubin-Châteauneuf. Pratiquement un siècle plus tard, le 23 mars 1993, sa mémoire sera réhabilitée par l’inauguration d’une plaque commémorative au gîte du Puits Bouillant.