Revue de Presse

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Des Chauves Souris nichent à la Gendarmerie

L'Yonne Republicaine, édition du vendredi 19 septembre 2008.

L'espèce protégée doit être délogée, avant que les travaux de démolition, débutés il y a dix jours, se poursuivent.

Les gendarmes hébergés dans les logements de fonction de la caserne de la rue René-Binet cohabitent pour quelque temps encore avec de curieuses voisines. Des chauves-souris ont élu domicile sous les toits de deux bâtiments les plus hauts qui abritent des appartements. Sans doute y trouvent-elles un sentiment de sécurité car elles reviennent chaque année nicher entre les bardages en bois et les murs extérieurs. Les militaires en aperçoivent parfois le soir, dans la cage d'escalier ou dans une cave.

Pas de quoi perturber le sommeil et la tranquillité du voisinage. C'est à peine si quelques déjections tachent parfois le sol des balcons des appartements. Mais depuis quelques jours, ces insectivores, à peine plus gros qu'un poing d'enfant, causent quelques soucis aux forces de l'ordre. Ou plutôt au chef de chantier chargé de la démolition de tous les bâtiments qui vont être entièrement reconstruits.

Depuis plusieurs années

Les chauves-souris de la gendarmerie font en effet partie des pipistrelles et des sérotines, espèces protégées. La société d'histoire naturelle d'Autun s'était déjà déplacée l'an dernier pour les identifier. Or, un arrêté ministériel du 23 avril 2007 interdit toute destruction, capture ou enlèvement de ces animaux et de leurs nids. Impossible donc de poursuivre les travaux comme prévu. Il faut normalement attendre que les chauves souris quittent leur cocon douillet avant de démolir.

L'établissement du génie de Besançon, qui gère les travaux pour le compte de la gendarmerie, avait anticipé le problème. La partie délicate, le bardage en bois, doit être détruite à la main. Une nacelle devrait être installée la semaine prochaine ou dans les prochains jours pour permettre ce déménagement un peu particulier. A cette occasion, un spécialiste de la faune de la société d'histoire naturelle doit se rendre sur place.

Les travaux à la gendarmerie doivent durer plus de deux ans. Programmé depuis longtemps (lire notre édition du 12 septembre), le chantier de 15 millions d'euros prévoit la démolition de tous les bâtiments puis la reconstruction de nouveaux, au même endroit. Le déménagement pour les services administratifs est prévu dans un an.

E. H.

Article mis en ligne le : 19 septembre 2008