02juil.2025
Barbe Bleue (& grottes d' Arcy)
Article publié par L. SIMONNET le vendredi 08 août 2025.Sur recommandation de Bruno, vu les conditions, je décide d'aller visiter la résurgence de Barbe Bleue, que je ne connais pas encore.
Renseignements pris auprès du Parc Naturel du Morvan ( Alain MILLOT 03 86 78 79 16) - débit d'été à 3 mètres cubes et aucun lâcher de barrage n'est prévu, ni aucun orage. Je mets donc la sortie au programme.
Ce samedi 2 Juillet, la chaleur est accablante en ce début d'après-midi. Nous entamons le repérage de la cavité en marchant dans le lit de la rivière. A la résurgence, l'eau fraîche sourd doucement sous les plaques de strateq, offrant un contraste saisissant avec l'air particulièrement chaud.
La remontée à l'aplomb de la résurgence est escarpé mais elle ce sera plus commode (pour les prochaines fois, prévoir une corde de 20 mètres). En empruntant un petit chemin qui débouche entre les maisons, nous rejoignons la voiture devant le chateau . Malgré la température élevée, nous enfilons nos combinaisons néoprène à moitié et une sur-combi de protection : cela reste supportable, car la marche jusqu'à la fraîcheur souterraine est courte. De plus, la combinaison s'avère bien utile pour traverser les ronces.
Entrée par un boyau confortable, qui s'élargit. Jusqu'à la salle du Casque, l'eau dévale bruyamment dans de nombreuses rigoles de profondeur variable, entre des plaques écroulées du plafond qui constituent une sorte de grand damier. Certaines de ces énormes plaques sont en équilibre et bougent facilement. Nous progressons vers la droite (Nord Ouest) dans un passage étroit, qui débouche rapidement sur un canal orienté sur la gauche (Sud Ouest) et arrivons à un carrefour en T, puis remontons la rivière sur la droite (N.O.). Il y a un toboggan à remonter pour arriver à un passage supérieur constitué d'un laminoir glaiseux (O.N.O.) d'où vient un vent frais, parfait pour des reptations glissantes. Aux parois, il y a des taches de couleur jaune vif.
Nous pouvons éviter ce passage supérieur et sale en continuant dans la rivière, en passant par là où le courant est le plus fort. Ainsi, nous nous engageons sous la plus évidente des voûtes basses en progressant tête penchée, une oreille dans l'eau sur trois mètres d'abord, puis avec davantage d'espace sous la roche ensuite. Des conduits perpendiculaires sont à notre gauche, puis des trous dans le plafond donnent sur un étage supérieur, couvert d'un limon gris foncé, le tout débouchant dans la salle du Chaos. Il y a sur le limon, un petit insecte solitaire beige clair de 5 mm, une graine germée s'étant développée sur une vingtaine de centimètres. Du blanc et du vert sur un lit tout gris, joli contraste.
Une échelle de maçon permet de remonter dans une galerie à 5 mètres au dessus du niveau actuel de l'eau. Le plafond est concrétionné de coulées avec des dents de cochon. Sur la gauche, l'arrivée du laminoir précédemment cité ; sur la droite, une échelle spéléo toute rouillée, un cable électrique, et un passage étroit dans lequel la progression se fait à genoux ou à plat ventre au milieu de stalagmites et de petits gours, malheureusement couverts de boue. Il y a un peu de guano de chauve-souris. Les flaques traversées sont particulièrement froides et lorsque quelques mètres plus loin on débouche sur le grand espace que constitue la salle du lac, on est surpris par la chaleur relative qui en émane. L'eau de la perte de la Cure, chauffée par le soleil, nous apporte ses calories.
Cette sensation inhabituelles en progression aquatique souterraine en fait une visite bien agréable, si ce n'est l'odeur de vase qui se dégage au niveau du siphon amont. Descendus dans la rivière aussitôt arrivés sur le talus de glaise, nous constatons les diverses strates qui le constitue, le limon se détachant très facilement. La salle est vaste, bordée d'écailles de pierre très travaillées par l'eau, parfois extrêmement fines. Je n'ai pas pied au milieu du lac, l'eau est touillée.
La rivière coule en direction de l'Est et disparait sous un important drossage.
Le retour est rapide puisqu'il n'y a qu'à se laisser emporter par le courant, ce qui nettoie nos combi boueuses.
A l'est du départ de la partie Sud (Alcyde Bar, galerie de la Louve - que nous décidons de ne pas visiter cette fois-ci), il convient toutefois d'être prudent pour ne pas se laisser entraîner dans un siphon ou une grille de roche (partie parcourue sur quelques mètres ne figurant pas sur la topographie du G.R.O.S. de 1983).
Notre progression a provoqué le détachement de mousse présente dans les canaux adjacents et qui nous accompagnent jusqu'à la Cure, dont le niveau est juste au niveau des plaques, ce qui avec le mouvement de l'eau produit un clapotis sonore.
Dehors, la température a chuté, un orage a eu lieu, de grosses gouttes tombent des arbres. Nous comprenons l'eau trouble de la salle du Lac. Les prévisions données étaient défaillantes, mais rien de terrible et au moins, s'il y a eu un orage, il n'y a pas eu de lâcher de barrage !
Nous remontons ensuite le ruisseau de Pêche Roche, beaucoup de vase dans ce cours d'eau, ainsi nous progressons en rive gauche dans un sous-bois désolé jonché d'un grand nombre d'arbres, qui pour certains, vu leur feuilles fraiches, sont tombés très récemment, déracinés ou cassés. Puis en rive droite, progression plus facile puisque nous débouchons rapidement sur un champ. Quelques centaines de mètres plus loin, nous nous engageons dans une buse qui arrive à un petit barrage retenant les eaux du Moulinot. Il y a plein de gros papillons. Au dessus, de la résurgence, s'ouvre une petite cavité. Je m'engage dans une reptation tête en bas, descente torse au contact du plafond pour déboucher sur un cul de sac ! Il est tard et temps de rentrer après ce bel après-midi.
La suite des explorations des grottes de la Cure sera pour un autre jour.
Renseignements pris auprès du Parc Naturel du Morvan ( Alain MILLOT 03 86 78 79 16) - débit d'été à 3 mètres cubes et aucun lâcher de barrage n'est prévu, ni aucun orage. Je mets donc la sortie au programme.
Ce samedi 2 Juillet, la chaleur est accablante en ce début d'après-midi. Nous entamons le repérage de la cavité en marchant dans le lit de la rivière. A la résurgence, l'eau fraîche sourd doucement sous les plaques de strateq, offrant un contraste saisissant avec l'air particulièrement chaud.
La remontée à l'aplomb de la résurgence est escarpé mais elle ce sera plus commode (pour les prochaines fois, prévoir une corde de 20 mètres). En empruntant un petit chemin qui débouche entre les maisons, nous rejoignons la voiture devant le chateau . Malgré la température élevée, nous enfilons nos combinaisons néoprène à moitié et une sur-combi de protection : cela reste supportable, car la marche jusqu'à la fraîcheur souterraine est courte. De plus, la combinaison s'avère bien utile pour traverser les ronces.
Entrée par un boyau confortable, qui s'élargit. Jusqu'à la salle du Casque, l'eau dévale bruyamment dans de nombreuses rigoles de profondeur variable, entre des plaques écroulées du plafond qui constituent une sorte de grand damier. Certaines de ces énormes plaques sont en équilibre et bougent facilement. Nous progressons vers la droite (Nord Ouest) dans un passage étroit, qui débouche rapidement sur un canal orienté sur la gauche (Sud Ouest) et arrivons à un carrefour en T, puis remontons la rivière sur la droite (N.O.). Il y a un toboggan à remonter pour arriver à un passage supérieur constitué d'un laminoir glaiseux (O.N.O.) d'où vient un vent frais, parfait pour des reptations glissantes. Aux parois, il y a des taches de couleur jaune vif.
Nous pouvons éviter ce passage supérieur et sale en continuant dans la rivière, en passant par là où le courant est le plus fort. Ainsi, nous nous engageons sous la plus évidente des voûtes basses en progressant tête penchée, une oreille dans l'eau sur trois mètres d'abord, puis avec davantage d'espace sous la roche ensuite. Des conduits perpendiculaires sont à notre gauche, puis des trous dans le plafond donnent sur un étage supérieur, couvert d'un limon gris foncé, le tout débouchant dans la salle du Chaos. Il y a sur le limon, un petit insecte solitaire beige clair de 5 mm, une graine germée s'étant développée sur une vingtaine de centimètres. Du blanc et du vert sur un lit tout gris, joli contraste.
Une échelle de maçon permet de remonter dans une galerie à 5 mètres au dessus du niveau actuel de l'eau. Le plafond est concrétionné de coulées avec des dents de cochon. Sur la gauche, l'arrivée du laminoir précédemment cité ; sur la droite, une échelle spéléo toute rouillée, un cable électrique, et un passage étroit dans lequel la progression se fait à genoux ou à plat ventre au milieu de stalagmites et de petits gours, malheureusement couverts de boue. Il y a un peu de guano de chauve-souris. Les flaques traversées sont particulièrement froides et lorsque quelques mètres plus loin on débouche sur le grand espace que constitue la salle du lac, on est surpris par la chaleur relative qui en émane. L'eau de la perte de la Cure, chauffée par le soleil, nous apporte ses calories.
Cette sensation inhabituelles en progression aquatique souterraine en fait une visite bien agréable, si ce n'est l'odeur de vase qui se dégage au niveau du siphon amont. Descendus dans la rivière aussitôt arrivés sur le talus de glaise, nous constatons les diverses strates qui le constitue, le limon se détachant très facilement. La salle est vaste, bordée d'écailles de pierre très travaillées par l'eau, parfois extrêmement fines. Je n'ai pas pied au milieu du lac, l'eau est touillée.
La rivière coule en direction de l'Est et disparait sous un important drossage.
Le retour est rapide puisqu'il n'y a qu'à se laisser emporter par le courant, ce qui nettoie nos combi boueuses.
A l'est du départ de la partie Sud (Alcyde Bar, galerie de la Louve - que nous décidons de ne pas visiter cette fois-ci), il convient toutefois d'être prudent pour ne pas se laisser entraîner dans un siphon ou une grille de roche (partie parcourue sur quelques mètres ne figurant pas sur la topographie du G.R.O.S. de 1983).
Notre progression a provoqué le détachement de mousse présente dans les canaux adjacents et qui nous accompagnent jusqu'à la Cure, dont le niveau est juste au niveau des plaques, ce qui avec le mouvement de l'eau produit un clapotis sonore.
Dehors, la température a chuté, un orage a eu lieu, de grosses gouttes tombent des arbres. Nous comprenons l'eau trouble de la salle du Lac. Les prévisions données étaient défaillantes, mais rien de terrible et au moins, s'il y a eu un orage, il n'y a pas eu de lâcher de barrage !
Nous remontons ensuite le ruisseau de Pêche Roche, beaucoup de vase dans ce cours d'eau, ainsi nous progressons en rive gauche dans un sous-bois désolé jonché d'un grand nombre d'arbres, qui pour certains, vu leur feuilles fraiches, sont tombés très récemment, déracinés ou cassés. Puis en rive droite, progression plus facile puisque nous débouchons rapidement sur un champ. Quelques centaines de mètres plus loin, nous nous engageons dans une buse qui arrive à un petit barrage retenant les eaux du Moulinot. Il y a plein de gros papillons. Au dessus, de la résurgence, s'ouvre une petite cavité. Je m'engage dans une reptation tête en bas, descente torse au contact du plafond pour déboucher sur un cul de sac ! Il est tard et temps de rentrer après ce bel après-midi.
La suite des explorations des grottes de la Cure sera pour un autre jour.