Classement des principaux sites :
par le Spéléo Club de Chablis.
SC Chablis - B. Bouchard
1930 : Un puits, creusé dans la cour de la ferme des Petits Usages, recoupe le parcours
de cette rivière souterraine. Comme toutes celles qui se situent dans la moitié nord
du département, elle se développe dans une roche crayeuse.
1968 : Le Groupe-Spéléologique Yonne-Vercors en fait l´exploration.
1970 : Le Spéléo-Groupe des Hauts-de-Seine topographie la cavité sur 340 m.
1977 : Le Spéléo-Club de Paris dépasse une voûte mouillante et tente une plongée dans le siphon
aval. Le développement de la cavité est alors de 370 m (dont 30 m estimé).
2005 : Le Spéléo-Club de Chablis refait intégralement la topographie de la rivière. Le
développement passe à 420 m (dont 25 m estimé).
Un puits artificiel, d'un mètre de diamètre et profond de 37 m,
débouche en rive gauche d'un petit cours d'eau souterrain. On remarquera vers -20 m le décalage
de certaines buses, en partie brisées et déstabilisées par des infiltrations.
Le bas du puits est encombré de matériaux, certainement jetés depuis le haut,
et qui oblige à se glisser à plat ventre pour rejoindre la rivière.
Le cours d'eau est un affluent de la rivière souterraine. On peut le parcourir
sur 110 m, courbé la plupart du temps. La largeur ne dépasse guère le mètre ;
le débit du ruisseau est faible. Vers l'amont, la galerie est très argileuse
et après une trentaine de mètres et le franchissement d'un boyau, elle s'arrête dans une petite salle,
large de 2 m et haute de 1,40 m. Vers l'aval, la progression dans l'affluent ne présente pas de difficulté. A 80 m de la base du puits,
il débouche sur la rivière principale, et détermine de la sorte un amont et un aval.
Nous sommes dans la plus belle partie de la cavité : la galerie peut dépasser les deux mètres de hauteurs ;
le plafond crayeux, blanc, modelé de cupules, montrent de nombreux fossiles.
L'aval de la rivière se parcourt aisément sur 57 m, jusqu'à un décrochement brusque de la voûte.
Il faut alors progresser à quatre pattes et parfois à plat ventre dans l'eau.
Après 36 m, la galerie fait un brusque coude vers l'est : il s'agit d'une voûte mouillante,
délicate à franchir même en période d'étiage. Sa largeur est de 1,50 m,
la hauteur de 70 cm mais l'eau occupe l'espace à 80%... Après une petite dizaine de mètres,
on retrouve une courte galerie basse, avant un siphon qui marque le terminus aval de la rivière souterraine.
En amont de la confluence, sur un peu plus de 70 m, la rivière reste plus confortable à parcourir.
La galerie est parfois large de 2 m et la voûte suffisamment haute pour permettre une progression debout.
Puis, brusquement, le plafond se rapproche du sol : l'eau vient d'une galerie basse.
On lui préfèrera un boyau en rive droite. Au delà, l'exploration ne présente guère de difficultés,
mais elle devient plus aquatique et plus accidentée. On peine à relever la tête ; parfois,
l'exploration passe par des boyaux glaiseux. C'est derrière l'un d'eux que l'on découvre une sorte de salle argileuse,
obstruée par une trémie. Elle s'est formée à la faveur d'une diaclase perpendiculaire, orientée est/ouest,
et dans laquelle on découvre une cheminée haute de 5 m. La trémie cache la suite :
la rivière s'écoule le long de celle-ci, mais la voûte reste trop basse pour que l'on puisse dépasser cette zone.
Puits d´entrée : 1 corde de 50 mètres
1 sangle
2 mousquetons
Craie de l´étage Turonien.
Période du Crétacé supérieur, Système du Crétacé.
Ere Mésozoïque, aussi connue sous le nom d´ère Secondaire.
-93.5 à -89.3 Millions d´années.
La rivière souterraine des Usages n´a fait l´objet d´aucune étude hydrologique ni expérience de traçage. On constate l´existence d´une zone importante de pertes, les Entonnoirs (commune de Tannerre-en-Puisaye), à environ 1000 m au sud sud-est de l´amont connu de la rivière souterraine : le ru de l´Orsière disparaît en plusieurs points d´absorption s´étalant sur environ 300 mètres, et dont certains forment de petites cavernes. Le Spéléo-Club de Chablis tenta quelques travaux de désobstruction dans les années 1980. Il mentionne également la possible relation entre ces pertes et les Usages (Spéléo-Club de Chablis / 1983). La résurgence est certainement située dans la vallée de l´Ouanne. En effet, la rivière souterraine suit un axe sud/nord. Or, à environ 5000 m au nord, se trouve une zone de sources alimentant la rivière. Les habitants de la région signalent que des bottes de foins emportées dans les pertes des entonnoirs seraient ressorties dans ces sources.
- Crots de l´Yonne, page 75 - Spéléo-Club de Chablis - 1983,
- Grottes et Gouffre 60 - Spéléo-Club de Paris - 1976 (p. 25, bulletin périodique du Spéléo-Club de Paris),
- Grottes et Gouffres de l´Yonne, pages 285 à 287 - C. Chabert, G. Maingonat - 1977.
- La craie et ses karsts - J. Rodet - 1992 - Centre de Géomorphologie du CNRS.
- Spelunca nº8, page 13 - 1982,
- Sous le Plancher n°15, page 59 à 61 - B. Bouchard - 2005.
- Les scaphandriers du désert - La face cachée de la terre, page 15 à 19 - LE GUEN Francis - 1986 - édition Albin Michel, Guilde européenne du Raid,