Classement des principaux sites :
Rivière souterraine des Fourneaux 89436 - Venizy |
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Historique - Description - Géologie - Hydrologie - Bibliographie | ||
Topographie |
- Développement : 200 m (161,50 m topographié avant siphon) - Dénivelé : - 9.13 m et 2.9 m |
Avertissement. Les grottes et gouffres présentés sont parmi les plus importants du département de l'Yonne. Tous ont été déjà publiées dans diverses revues : Grottes et Gouffres de l'Yonne (1977), Crots de l'Yonne (1984) ou les bulletins Sous-le-Plancher (depuis 1986). Si la publication sur ce site de l'une d'entre elles pose problème, nous vous remercions par avance de bien vouloir nous le signaler. Nous rappelons que toutes ces cavités ne sont accessibles qu'à des personnes pratiquant la spéléologie régulièrement, ou, sinon, en étant encadré par des spéléologues : cette activité ne s'improvise pas, et nous serons heureux de vous conseiller. Avertissement |
par le Spéléo Club de Chablis.
SC Chablis - B. Bouchard
En 1927, en forant un puits à environ 400 m en amont d´une source déjà captée, des fissures aquifères sont découvertes à -14 m. En cherchant à acheminer l´eau par écoulement gravitaire, la rivière souterraine est découverte. En 1933, on perça un second puits pour avoir un accès direct à la rivière et pour la capter.
Les premières explorations débutent en 1950 avec la Section Spéléologique de la Société Archéologique de Sens. La cavité est visitée sur environ 100 m et un premier plan est dressé. En 1972, le Spéléo-Club de Chablis et le Spéléo-club de Paris la parcourent intégralement, et en réalisent la topographie sur 142 m. En 1988, le Spéléo-Club Aubois reprend l´exploration de la cavité et plonge le siphon amont. La cavité est prolongée d´une bonne quarantaine de mètres. Dans la partie aval, un boyau est également élargi sur quelques mètres. Le développement total dépasse les 200 m.
Le puits d´accès, profond de 9.13 m, donne sur l´installation de captage proprement dite. Il détermine un cours amont et un cours aval.
La partie amont est pénétrable sur 90 m environ. Elle est étroite et généralement basse. La présence d´argile sur les parois prouve la mise en charge de la rivière. Par place, le plafond se relève jusqu´à 2 m de hauteur grâce à des effondrements. Au bout de trente mètres, le plafond s´abaisse, et il faut ramper dans l´eau pour progresser. On se relève dans une courte galerie qui conduit au siphon. Ce dernier est peu profond et long de 7 m. Il est entrecoupé d´une petite cloche. Au-delà, le plafond de la galerie se relève progressivement : on peut alors progresser debout jusqu´à une petite salle d´effondrement. Elle marque un changement de direction. La galerie se prolonge confortablement et peut être parcourue sans encombre jusqu´à un nouveau siphon qui n´a pas été plongé.
La partie qui débute en aval du puits d´accès est plus spectaculaire : elle est plus haute et plus variée. Elle est longue de 102 m. Elle est alimentée par le trop plein du captage. En période d´étiage, elle est d´abord sèche puis reçoit par de petites fissures des apports d´eau. Par endroits, des éboulis en encombrent le lit. Bientôt, on rencontre des marmites dans lesquelles on s´immerge jusqu´à mi-cuisse. La plus grande fait 1.10 m de diamètre. Cette partie de la rivière est sinueuse et ses dimensions irrégulières. Le plafond monte parfois à 6 m tandis que la largeur peut atteindre 3 m. Au-delà des marmites, le cours d´eau devient un peu plus calme : des dépôts argileux réapparaissent. Après un dernier élargissement de la galerie, la progression se fait en rampant dans une boue liquide pendant une dizaine de mètres. Une chatière formée par la présence d´un bloc sépare ce passage d´une petite alcôve qui est le terminus pénétrable de la cavité. De là, en période de basses eaux, on aperçoit le départ d´une voûte mouillante, mais le plafond est très bas. C´est le terminus connu de cette partie de la cavité.
La cavité se développe dans la craie du cénomanien ou du Turonien
Il n´y a jamais eu d´étude sur l´hydrologie de la cavité et l´origine de l´eau demeure inconnue. Toutefois, on constate que la cavité se développe dans le fond d´une grande vallée sèche, à seulement 10 m de profondeur. Des sources situées en aval de cette vallée et du village des Fourneaux sont certainement des exutoires de la cavité. La totalité de la rivière est captée. La capacité de pompage quotidien est de 1 500 m3 avec un débit qui semble peu varier : 0,0170 m3/s en septembre 1972 et 0,0167 m3/s en décembre 1971. D´après Maingonat et Chabert, l´eau, l´une des plus froides de la région (10° C) a une résistivité de 2 600 ohms/cm. Elle présente la particularité, rare pour les eaux de ce type, de ne pas contenir de nitrates.
- Grottes et Gouffres de l´Yonne, pages 277 à 279 - C. Chabert, G. Maingonat - 1977,
- Sous le Plancher 1991, n°6 - pages 29 à 38.