Classement des principaux sites :
par le Spéléo Club de Chablis.
SC Chablis - B. Bouchard
La grotte de l´entonnoir est certainement connue depuis toujours car elle est facile d´exploration. Avant 1970, un second accès à la cavité, la grotte MP, est ouvert par G. Méraville et H. Pichard (le nom est formé de leurs initiales). Le 19 novembre 1972, le spéléologue Claude Gendron tente de franchir le siphon terminal. Malheureusement, cette tentative lui coûtera la vie. A la suite de cet accident, la cavité est murée et interdite durant plusieurs années. En 2001, le Spéléo-Club de Chablis reprend une désobstruction réalisée initialement par le Groupe CORA, pour accéder à une nouvelle salle.
L'entrée de la cavité est précédée d'un porche long de 15 m et haut de 2,50 m, ressemblant à un abri sous roche. On accède à la grotte proprement dite par un pertuis étroit (0,50 x 0,50 m). La galerie qui suit est alors spacieuse, argileuse, rectiligne et sensiblement horizontale. On remarque, sur la droite et sur la gauche, des vasques d'eau qui laisse supposer l´existence de galeries noyées, parallèles à la partie exondées. Brusquement, la galerie se transforme en un couloir étroit et bas, dans lequel on marche accroupi, enfonçant dans une eau mêlée de boue. Un siphon marque l'ancien terminus de la grotte : long de 5 m, il arrive sur une poche d'air, suivie d'un second siphon à ce jour infranchi. A l´entrée de la galerie basse, sur la gauche, s´ouvre un boyau bas et argileux qui permet d´accéder à une petite salle. Elle s´achève sur un siphon.
A une quarantaine de mètres de l´entrée, un carrefour marque la liaison avec la grotte de MP. Des bassins d´eau profonde obligent à progresser en opposition. Puis la galerie devient sèche et s´amenuise jusqu´à un gros bloc qu´il est difficile de franchir. Au-delà se trouve la seconde entrée à la cavité.
Des sondages ont montré que le remplissage de ces grottes était surtout constitué par de l'argile jaune et de la pierraille. Aucun vestige archéologique n'y a été rencontré. On note sur les parois quelques marques de très anciennes torches (du noir de fumée).
Callovien.
Environ à mi parcours, sur la parois est, on remarque les traces d´un ancien plancher stalagmitique, à près de 1,50 m du sol. Il prouve qu´autrefois, la cure coulait à un niveau bien supérieur au niveau actuel, et que la cavité était alors parcourue par l´eau.
L´entonnoir fait partie des grottes « basses » de Saint-Moré, avec la grotte des Pêcheurs (qui s´ouvre à proximité) et la grotte des Coulanges situées de l´autre côté du massif. Toutes trois ont des regards sur l´eau souterraine du massif, soit par des siphons, soit par des laisses d´eau. Les tentatives de plongée ont, à ce jour, échouées. Mais il est probable qu´il existe sous le massif un réseau semi-noyé, composé de galeries vraisemblablement basses, dont le type même serait celles de la grotte des Pêcheurs.
- Grottes et Gouffres de l´Yonne, pages 240 à 242, topographie page 241 - C. Chabert, G. Maingonat - 1977.