Cry-sur-Armançon. - Après la pénombre de la crypte, retrouvons les rives du canal de Bourgogne pour tenter de suivre l
Situé entre Arlot et le Vau-Sambain, le Larris-Blanc est la partie centrale de la longue colline qui surplombe le village. Les éboulis résultant de l'exploitation des carrières arrivent à quelques mètres seulement du chemin herbeux qui longe le canal. Très imposante, cette butte de 60 à 90 mètres de hauteur, du sommet de laquelle on domine la vallée de l'Armançon, est constituée d'un dépôt de calcaires, dont certains sont fossilifères, recouvrant la base de la colline composée d'oolithe blanche (pierre de Ravières) du Bathonien. L'impression générale que l'on ressent au pied du Larris-Blanc, outre le sentiment d'écrasement face à ces tonnes de pierres dont l'exploitation était encore très active au milieu du siècle, est une impression de désolation. La végétation est rare et les mousses, plante « folles » et arbrisseaux maintiennent à grand peine leurs racines dans un sol hostile et infertile. Pourtant, l'on discerne encore une ébauche de tracé, ponctué par quelques arbres établissant ainsi une esquisse de diagonale, au travers du Larris-Blanc. C'est, sur ce chemin qui menait à Ravières, que les passants ou promeneurs passaient devant l'entrée d'une grotte. C'était à la fin du siècle dernier. Puis, peu à peu, les déchets rocheux vinrent à bout de-tous les chemins, obstruant par des milliers de tonnes, l'entrée de la grotte. Aujourd'hui, les érudits en la matière, notamment M. Duplessis. qui a passé son existence à la découverte d'énigmes botaniques, archéologiques et historiques de Cry, localise approximativement l'entrée de cette grotte. Se basant sur les témoignages de témoins aujourd'hui disparus, les chercheurs ont remarqué également que lors de gel prolongé du canal, des étoiles sombres situent l'arrivée des eaux provenant de cassures dans le surplomb permettait d'affiner les relevés effectués. Quant à ses dimensions, la géographie départementale de Jouane fait état d'une hauteur de 6 à 7 m pour une largeur de un mètre et une longueur de 40 mètres.
Un espoir déçu
Des témoignages recueillis auprès de témoins visuels et transmis oralement avec peut-être quelques exagérations, l'on retiendra que peu de personnes y pénétrèrent en raison du fort courant d'air qui soufflait les bougies.
Nous étions en 1875 et les lampes de poche si pratique dans pareil cas faisaient encore partie de l'anticipation. L'on parla, ce qui est fort possible, de stalactites dont la présence n'aurait rien d'étonnant au vu de l'activité pluviale du plateau qui surplombe le village. D'autres témoins affirmèrent que l'on y trouvait des peintures rupestres. Il est permis d'y croire, surtout lorsqu'on connaît la richesse en vestiges préhistoriques de cette région. L'homme des cavernes fréquenta très certainement la vallée et peut-être élu-t-il domicile dans la grotte du Larris-Blanc, peignant les scènes courantes de sa vie, sur les parois de son habitat de pierre.
Toutefois, si bien préservés par leur gangue de roche, ces témoignages, s'ils existent encore, exigeraient un travail de titans de déblaiement encore que les engins modernes permettent de l'envisager. Utopie ? Non, peut-être qu'un jour, les déchets trouveront preneurs et alors la grotte dévoilera ses secrets- II y a quelques années, les Cryannais eurent un peu d'espoir avec la Sucrerie de Brienon, semble-t-il qui vint s'approvisionner de quelques tonnes de minéraux pour des utilisations particulières. Hélas, avant même l'atteinte de la zone concernée, l'extraction cessa au grand dam des locaux, Le mystère du Larris-Blanc subsiste donc encore...
nc.