la CCAVM vient de se voir récompenser d'un label au niveau national pour son action de préservation des chauves-souris sur son site Natura 2000. L'occasion de faire le point sur l'ensemble de ses actions dans ce cadre.
Estelle Burlotte, chargée de mission Natura 2000 à la CCAVM (Communauté de communes Avallon Vézelay Morvan), et Olivier Bertrand, maire d'Arcy-sur-Cure, président du comité de pilotage Natura 2000 à la CCAVM, sont allés chercher mercredi, au congrès des maires de France, le prix décerné par le ministère de la Transition écologique via l'0FB (Office français de la biodiversité).
«Sensibiliser les propriétaires»
Ce label récompense une action spécifique menée par la CCAVM sur un de ses sites Natura 2000. «Il s'agit d'une action exemplaire parce que le lieu est original, La méthode employée l'est aussi. On est arrivés à mettre en place cette protection sans dépenser beaucoup d'argent», explique Olivier Bertrand.
Le site, un blockhaus où en 2019 l'équipe Natura 2000 a découvert une colonie de petits rhinolophes, a d'abord dû être intégré au périmètre Natura 2000, puis aménagé pour empêcher les gens d'y rentrer et permettre aux chauves-souris d'y avoir un environnement idéal pour la mise bas. «Pour le maintien des jeunes, nous avons installé une boîte chaude, de la taille d'une armoire, en douglas du Morvan, isolée à la laine de bois, où les rhinolophes viennent se tenir au chaud lorsqu'il fait froid», détaille Estelle Burlotte.
Si ce label n'ouvre pas directement de crédit pour le financement d'autres actions, il peut aider à la sensibilisation de propriétaires concernés par la présence de chauves-souris dans leurs bâtiments et faciliter la, mise en place d'autres actions. Parmi ces autres actions lancées par la CCAVM sur ses espaces Natura 2000, l'une des plus anciennes concerne les grottes d'Arcy-sur-Cure. En 2002, des grilles ont été posées, pour empêcher les gens de pénétrer dans ce site de mise bas de murins à oreilles échancrées. «On a amélioré légèrement le gîte, précise Estelle Burlotte. C'est un endroit où il y a beaucoup de chauves-souris, mais c'est au niveau de l'entrée et de la sortie du gîte que ça pose problème». Depuis la mise en place de cette action, les populations sont passées d'environ 200 à un peu plus de 400 individus.
Autre projet en cours : l'aménagement d'un site à l'Isle-sur-Serein, où les propriétaires d'une grange composent avec la présence, en fonction des périodes, de 500 à 800 chauves-souris. «Le but, c'est que les propriétaires puissent utiliser leur grange, en installant des cloisons pour que les chauves-souris aient leur espace», complète Estelle Burlotte. Car la préservation de ces espèces protégées reste un enjeu de taille : cette année, en raison des conditions météo, la mortalité sur un autre site de l'Isle-sur-Serein a été très importante.
Maintien des populations existantes
«Le but de ce label, c'est d'inciter les gens à voir Natura 2000 d'un bon oeil et de lancer des contractualisations avec les gens», complète Olivier Bertrand. Car si contractualisation il y a (avec un engagement à respecter les installations sur cinq ans] et si le propriétaire des bâtiments est volontaire, les travaux réalisés sont financés par des crédits Natura 2000. Pour ce qui est du blockhaus qui a permis à la CCAVM d'obtenir le label, si tout se passe bien, il pourrait même devenir un site d'hibernation, se réjouit Estelle Burlotte : «On a constaté la présence de jeunes jusqu'à la mi-octobre ; il leur faut des conditions constantes de température et d'humidité ; si elles sont réunies, ils resteront pour l'hiver.»
Myriam Déborde