Sur le finage de Cerisiers, aux confin de Villechétive et de Vaudeurs, le cadastre napoléonien signale le ruisseau de la Bacule, dont l'hydronyme a servi à nommer plusieurs appellatifs de la section Cl (de la Longue Raie).
Un cours d'eau au destin étonnant dont le cadastre du XIX' siècle a conservé le souvenir, aujourd'hui presque ignoré de la mémoire populaire. Le nom du ruisseau, la Bacule, ajoute à la perplexité.
À l'exarnen du plan d'assemblage de Cerisiers, on notera que le ruisseau de la Bacule sort de terre près du Fays, au début des bois communaux de Cerisiers. Autrefois, une croix de fer se trouvait dans un triangle à l'intersection de deux chemins, celui de Cerisiers à la Borde, et l'autre de Cerisiers à la Faye, proche du ruisseau de la Bacule.
La Bacule a-t-elle coulé de toute éternité ? Non. Selon, Léon-Paul Mazoit, ingénieur hydrologue, elle a pris naissance « dans la nuit du 26 au 27 février 1793, suite à un affaissement de terrain survenu aux Granges-Rouges à peu de distance du Fays » (Bulletin SA Sens, 1952). Un effondrement conséquent de près de 50 m de diamètre sur B m de profondeur, qui a généré une cavité de 4.000 m3.
Entre 1793 et 1910
Que s'était-il passé ? « Le cours d'eau souterrain avait creusé une caverne dont la voûte allait céder. Le volume de terre fit obstacle et favorisa l'émergence de l'eau en surface. »
Gilles Souchet, hydrologue de formation, précise que la Bacule a coulé superficiellement pendant presque 120 ans. « Puis le ruisseau retrouva progressivement son ancien cours après avoir arrosé la vallée de Cerisiers durant plus d'un siècle » (Gilles Souchet, Bassin hydrogéologique du ru de la Bacule).
L'hydronyme Bacule se retrouve dans l'0ise sous une forme phonétique très proche. il s'agit de la Bachoie dont Émile Lambert situe l'origine à partir du bas latin bascauda avec le sens, tout à fait pertinent à Cerisiers, « de bas-fond, dépression du sol, ange ».
(E.L. Top. Oise, p. 117.
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