Les richesses laissées par l'homme côtoient les oeuvres de la nature. A trente mètres sous terre, les visiteurs s'émerveillent.
Le premier à avoir investi les grottes d'Arcy, c'est l'homme de Cro-Magnon. « Et l'homme de Cro-Magnon, c'est nous ! Il n'est ni plus poilu, ni courbé, ni avec une énorme tête », explique Anne-Sophie qui guide la trentaine de visiteurs intrigués par l'éventuelle vie qu'il y a pu avoir dans les galeries souterraines d'Arcy.
« Donc ces peintures que vous allez découvrir, c'est comme si c'était nous qui les avions faites. Il faut juste prendre en compte qu'à leur époque, il n'y avait pas la lumière donc ils vivaient juste à l'entrée de la grotte et allaient peindre au fond. » Tout en faisant participer le public, en rendant la visite drôle et ludique, Anne-Sophie fait un cours magistral d'archéologie et d'histoire particulièrement intéressant.
Pour expliquer la formation des stalactites et des stalagmites, la jeune femme fait imaginer le parcours d'une petite goutte d'eau qui met trois jours pour s'infiltrer à travers le massif de trente mètres d'épaisseur. La plupart des stalactites sont cassées. Pourquoi ? « Parce que vous n'êtes pas les premiers à visiter cette grotte. Il y a quelques décennies, les visiteurs avaient le droit d'emporter un souvenir, ils cassaient la pointe de la stalactite et repartaient avec le morceau du bout. Sachant que les stalactites grandissent d'un à deux centimètres par siècles, les pointes ne sont pas reformées encore... »
Près de 200 peintures
Lorsque le visiteur atteint le fond de la grotte, il se trouve précisément sous un immense plafond composé d'argile et de calcaire que l'homme de Cro-Magnon utilisait pour peindre. Aujourd'hui, il reste un peu moins de 200 peintures à l'intérieur des grottes d'Arcy, près de 80 % d'entre elles ayant été détruites à la fin des années 70 par de folles envies de nettoyage.
Mais 170 à 200 peintures, cela relève tout de même du trésor. Réalisés à base de deux pigments, noir et rouge, les dessins de l'homme de Cro-Magnon vivent avec le relief des grottes et s'animent avec le vacillement des lumières. Des poils ont été retrouvés sur certains dessins, ce qui démontre les travaux réalisés avec une espèce de pinceau.
En une heure, avec un groupe ne dépassant pas les soixante personnes, le visiteur découvre donc cette grotte que la Cure a creusée après un tremblement de terre. Quand l'eau s'est retirée, l'homme en a pris possession.
Emilie ZAUGG
