

Nous retentons l'expérience en comité réduit ; Loïc ne pouvant pas être là ce jour. Nous sommes deux au départ et sous terre, rejoints en surface par les Bouchards à vélo.
L'équipement utilisé est une C50, 6 meteor avec plaquettes, 1 sangle anneau jaune et 2 dyneemas. Nous choisirons un autre arbre, plus gros, plus loin, plus dans l'axe du trou et de la racine pour la déviation. Un simple nœud de chaise avec clé d'arrêt et nœud de sécurité - l'arbre étant particulièrement gros, les frottements sur l'écorce qui s'exfolie devraient être vraiment minimes - puis, la corde est renvoyée vers la déviation sur la racine, faite là encore avec les deux dyneemas et un mousqueton et c'est la descente dans la boue...
En bas du puits se fait un mickey bien sale avec deux mousquetons avec plaquettes bien sales aussi (à cet instant, une plaquette chutera du fait de ma boueuse maladresse et elle ne sera jamais retrouvée...). C'est libre, Mélanie ne m'entend pas. Il faut remonter quelques mètres pour être dans l'axe du puits. Elle m'entend et me suit.
J'envoie des pans entiers de boue en bas avant de descendre le second puits - très joli d'ailleurs. Face à moi la paroi grasse, dos à moi le puits qui s'ouvre et dévoile une belle paroi calcifiée sur laquelle l'eau ruisselle vers une retenue très jolie sur un ressaut rocheux inaccessible pour le moment. Il y traîne une gaine PVC jaune pas belle du tout. Elle doit être remontée, elle y est toujours à cette date...
Je continue de descendre et j'arrive, proche du sol, face à TROIS BROCHES côte à côte en tête un bout de puits de 2m dans lequel il y a eu désobstruction. Je me balance pour attraper une des broches. Pas terrible comme technique, je ne vois pas de main courante pour y parvenir. Je fais un autre mickey et je descends dans le bout de puits crade où devrait être la plaquette tombée. Je ne la retrouverai pas. Il pleut. Mélanie descend jusqu'à avoir un pied proche des broches sur un ressaut rocheux au bord du bout de puits où je suis.
Nous commençons alors à réfléchir et à chercher un moyen de remonter et d'aller vers le ressaut rocheux où gît la gaine. Une remontée et une descente entière avec analyse méticuleuse des parois adjacentes ne nous permettent pas de trouver une voie équipée pour y parvenir. Je me place, sur la corde, à hauteur du ressaut et je me balance en poussant la paroi pour atteindre le ressaut et m'accrocher à quelque chose dont la surface n'est pas trop recouverte de glaise glissante sans accroche qui craint. Après plusieurs tentatives et quelques contacts intimes avec la paroi d'où je me lançais, j'arrive à rester sur le ressaut. Il faudrait équiper une petite voie, je pense ; pour la sécurité et pour remonter sereinement la gaine... La vue est superbe, la petite cascade et la retenue d'eau aussi. C'est ce qu'il faut voir en venant ici. Il ne faut pas lâcher la corde par contre et c'est foireux de se balancer. Je laisse la gaine. Nous remontons, Mélanie la première et moi pour déséquiper.
On sent le gaz en remontant le second puits déjà, puis c'est plus intense dans le premier, jusqu'à la sortie. Les Bouchards sont là et nous attendent pour déjeuner dehors en plein air. Nous nous changeons, le matériel sera nettoyé à la maison, tranquillement. C'est un puits à voir, un joli volume avec de belles parois et cette petite cascade avec la retenue d'eau claire.
L'après-midi, Bruno nous fait visiter des fractures dans les falaises de l'Isle-sur-Serein (grottes des Roches) ainsi que deux gros cèdres sur des ruines médiévales consolidées au XIXe siècle, puis balade jusqu'à la grotte du Tacot à Massangis.
Le temps est radieux, merci Bruno !