Le 29 septembre 2018, Pierre-Éric Deseigne plongeait dans la mythique Fosse Dionne, après avoir obtenu l'autorisation de la Ville de Tonnerre. Un moment historique qui mettait fin à 22 longues années d'interdiction après plusieurs accidents mortels. Le début de toute une série de plongées. Retour en images.
À raison de «deux plongées par mois en moyenne», Pierre-Éric Desseigne a exploré au total «une vingtaine de fois» la Fosse Dionne à Tonnerre. Parfois seul. Parfois accompagné. «C'est un travail à plusieurs. En tout, quatre personnes ont plongé avec moi depuis un an», souligne le plongeur. «J'ai eu de l'aide pour prendre des photos et nettoyer le site. En terme de plongée, je ne me consacre qu'à la Fosse Dionne depuis un an. Et je ne m'en lasse pas. Je suis toujours aussi content de plonger. Je prends toujours autant de plaisir.»
Plongée dans la Fosse Dionne : deux heures d'immersion et une exploration jusqu'à 300 mètres !
La distance record (datant d'il y a près de trente ans) a-t-elle été dépassée ?
En 1989, Patrick Jolivet explorait en effet la Fosse Dionne en s'y enfonçant jusqu'à 370 mètres.
Pierre-Éric Deseigne est-il allé plus loin que "le terminus", le dernier endroit exploré par l'homme ?
«Pour le moment, j'ai pu atteindre les 260 mètres», confie-t-il. Un passage s'avère «un peu compliqué». Très étroit, il fait «à peine 30 à 40 cm».
Pour autant, le terminus n'obnubile pas Pierre-Éric Deseigne. «Ma motivation première n'est pas d'aller au-delà. Si je peux le faire, bien sûr, je le ferai avec plaisir. Mais je ne prendrai aucun risque.»
Une plongée prévue en octobre 2019
Pierre-Éric Deseigne a prévu de revenir à Tonnerre très prochainement. Une plongée dans les eaux turquoises de la Fosse Dionne pourrait avoir lieu le week-end du 12 et 13 octobre 2019. « Cela dépendra de la météo », précise l'explorateur. "S'il pleut trop, ce sera compliqué. La pluie augmente le débit et le courant peut devenir trop important, notamment dans les parties étroites.
Cela fait un an que Pierre-Éric Deseigne explore la Fosse Dionne, en y plongeant deux fois par mois en moyenne. Bouteilles, boucle de ceinture, jouet... De nombreux objets ont été trouvés dans l'eau de cette emblématique lieu tonnerrois.
Les Tonnerrois le savent bien : la Fosse Dionne peut être considérée par certains comme l'un des plus beaux sites de l'Yonne et comme un dépotoir par d'autres. De nombreuses bouteilles ont ainsi été sorties de l'eau par Pierre-Éric Deseigne, l'explorateur qui plonge dans la Fosse Dionne deux fois par mois en moyenne depuis septembre 2018. «Cela ne m'a pas étonné», explique-t-il.
«Les sources en ville sont toujours confrontées à cette problématique : tout le monde jette tout et n'importe quoi. On retrouve parfois de vieux objets qui n'ont pas de valeur archéologique mais qui ont une valeur humaine. Et parfois, ce sont des piles, des téléphones…»
Aujourd'hui, la Fosse Dionne est en grande partie nettoyée. «J'aurais dû, mais je n'ai pas pesé ces détritus. Je pense que nous en avons remonté trois ou quatre m3. Nous retrouvons désormais beaucoup moins de détritus qu'il y a un an. L'essentiel a été enlevé. Et puis, j'ai l'impression que les gens respectent désormais davantage le site.»
Des trouvailles parfois inattendues
Un bout de pipe, une boucle de ceinture, un jouet… Autant de petits objets remontés à la surface. «J'en ai gardés certains. Ce qui me touche dans ces objets anodins, c'est ce qu'il y a derrière», commente Pierre-Éric Deseigne.
«Je pense à toute la chaîne d'efforts et de travail qui a été nécessaire pour les fabriquer. Derrière l'anodin, il y a une somme de savoirs et de vies humaines.»
L'explorateur ne sort pas tout ce qu'il trouve de l'eau. «Je ne suis pas superstitieux mais les pièces, je les laisse au fond. C'est pour respecter le côté symbolique des gens qui les jettent à l'eau», explique Pierre-Éric Deseigne.
Certaines trouvailles, enfin, sont... inattendues. «Quelqu'un fait faire les besoins de son chien autour de la Fosse Dionne. Il prend soin de mettre les crottes dans un petit sac plastique. C'est très bien. Puis, il jette ce sac, dans la Fosse Dionne.» Plusieurs sachets à déjections ont ainsi été remontés, relève le plongeur.
Réaliser la topographie de la Fosse Dionne est l'une des raisons pour lesquelles Pierre-Éric Deseigne y plonge depuis septembre 2018.
La réalisation de la topographie de la Fosse Dionne ?
«Cela avance doucement mais sûrement. J'ai quasiment terminé de faire la première partie de la topographie jusqu'à l'entrée de la zone profonde et du fameux goulot», annonce Pierre-Éric Deseigne, qui a plongé une vingtaine de fois dans la Fosse Dionne depuis qu'il a commencé à explorer ce lieu, en septembre 2018. Cette tâche faisait partie de ses priorités pour avoir des données plus précises que celles qui existaient jusqu'à présent.
Cette exploration est un travail d'équipe. Depuis septembre 2018, quatre personnes ont plongé avec Pierre-Éric Deseigne, précise ce dernier.
Le plongeur expérimenté relève patiemment une multitude de mesures, prises environ tous les deux mètres (longueur, largeur, profondeur et axe). Un travail de fourmi qui permet de partager des informations avec d'autres spéléologues. «C'est bien en termes de connaissance et de sécurité.»
Il poursuit :
«Nous avons ainsi découvert des parties de la Fosse Dionne qui n'étaient pas connues et qui n'avaient pas encore été dessinées. Par exemple des cloches, des poches d'air qui n'étaient pas répertoriées. En me baladant dans tous les recoins de la cavité, j'ai aussi découvert une espèce de puits, une faille que je n'ai pas pu pleinement explorer du fait d'une visibilité qui s'était dégradée au moment de la plongée.»
D'autres plongées à venir ?
Installé en région parisienne, dans la vallée de Chevreuse, Pierre-Éric Deseigne a prévu de revenir à Tonnerre très prochainement. Une plongée dans les eaux turquoises de la Fosse Dionne pourrait avoir lieu le week-end des 12 et 13 octobre.
«Cela dépendra de la météo», précise l'explorateur. «S'il pleut trop, ce sera compliqué. La pluie augmente le débit et le courant peut devenir trop important, notamment dans les parties étroites.»
«J'ai encore plein de choses à découvrir et à voir», déclare le plongeur, conscient de ce «privilège» qu'il a d'explorer la Fosse Dionne. «J'ai l'autorisation de plonger jusqu'à la fin de l'année. Si je n'ai pas terminé, je demanderai à la Ville de pouvoir poursuivre en 2020. Je pense qu'il reste peut-être sept à huit mois de travail. Après, j'irai plonger ailleurs. Je ne vais pas monopoliser la Fosse Dionne», sourit-il. «Mon rêve serait que tous les plongeurs expérimentés puissent y aller. C'est une activité en plein développement. Cela pourrait faire venir du monde ici…»
Marc Charasson
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