Ce 28 septembre 2018, Pierre-Eric Deseigne et Hervé Cordier ont repris l'exploration de la fosse Dionne, à Tonnerre. Les deux plongeurs ont rééquipé le site d'un fil d'Ariane et procédé à un premier nettoyage de la vasque.
«J'ai dû aller jusqu'à environ 300 mètres. Pas au-delà car cela devient vraiment très étroit. Étant donné mon matériel assez volumineux, j'ai préféré m'arrêter là. Chapeau en tout cas aux plongeurs qui sont allés jusqu'à 360 mètres dans les années 1980.»
Ce samedi, vers 17 h 15, il a dû détromper tous ceux qui pensaient qu'il avait atteint, au terme d'une immersion de deux heures, le terminus de la galerie de la Fosse Dionne, à Tonnerre. Soit 370 mètres, le point limite au-delà duquel aucun plongeur n'est jamais allé. Autour du bassin, ils étaient une bonne centaine à attendre sa remontée pour savoir si le plongeur-spéléologue avait percé les mystères de la Fosse Dionne.
«Je ne suis pas du tout déçu. Ce n'était pas l'objectif de la plongée d'aujourd'hui. Nous voulions d'abord réinstaller le fil d'Ariane dans les parties ou il était endommagé. Demain, dimanche, nous allons replonger pour cette fois réaliser des photos, des vidéos.»
Car l'idée est bien de donner à montrer, de faire découvrir ce site emblématique de Tonnerre au plus grand nombre. Et de réaliser sa topographie. «Nous allons également nettoyer la vasque en retirant les déchets qu'on y a jeté dedans», indique Hervé Cordier.
Samedi après-midi, l'instructeur national fédéral de plongée a ainsi rempli un sac de bouteilles, de verres brisés et autre détritus à l'issue d'une plongée d'une heure. «La Fosse Dionne est un site mythique pour tout plongeur spéléo. Je me souviens que quand j'ai commencé il y a une vingtaine d'années, après avoir réalisé ma première plongée à Chatillon-sur-Seine, j'étais venu à Tonnerre voir la Fosse Dionne. A l'époque, toute plongée était interdite (après un décès en 1996, Ndlr.). J'étais impatient de découvrir ce site. Des rochers d'un côté, de la glaise au-delà de la première étroiture. Et même une cloche d'air où j'ai fait halte plusieurs minutes. Dimanche, nous devrions replonger cette fois tous les deux, équipés d'un recycleur, pour éviter les bulles d'air et faire de la photo.»
V.S.