Les populations humaines sont en éternelle compétition avec les ravageurs des cultures. Pourtant, nombre de parasites et de prédateurs les aident chaque jour dans cette lutte en s'attaquant eux-mêmes à ces ravageurs. Alors, quand ces contrôleurs naturels disparaissent, avec leurs services assurés gratuitement, les conséquences sur l'économie et l'environnement sont importantes.
La chauve-souris brésilienne, Tadarida brasiliensis, est un insecticide naturel. Chaque printemps, après avoir hiberné au centre et au sud du Mexique, Tadarida brasiliensis migre vers le nord de ce pays et le sud-ouest des États-Unis pour former d'immenses colonies de reproduction. 20 millions d'individus ont été recensés dans certaines d'entre elles. Chaque nuit, plus de 100 millions de chauves-souris se dispersent alors hors des grottes et des ponts, où elles s'abritent durant le jour, pour se nourrir. Or, Tadarida brasiliensis se nourrit de plusieurs espèces de lépidoptères de la famille des noctuelles, dont les larves sont de sérieuses pestes agricoles. Comme la redoutable chenille des épis de maïs (Helicoperva zea) ravageur des cultures de maïs mais aussi de coton et de toutes sortes de légumes. En période estivale, les chauve-souris mères qui allaitent ingèrent jusqu'à deux tiers de leur masse corporelle chaque nuit ! Autant dire une sérieuse aide pour les cultivateurs. La société « chauve-souris & Co », si elle existait, représenterait en moyenne 741 000 dollars par an dans huit comtés du Texas. Un chiffre estimé à partir des revenus économisés par les chauves-souris sur les cultures de coton. C'est près de 15 % de la valeur totale de la récolte.
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