Halte aux engins. Pour la seconde fois en quelques mois, les travaux de défrichage du bois des Rochottes ont été suspendus par la justice. Jeudi dernier, le tribunal administratif de Dijon a ainsi donné droit à la requête en référé des opposants au projet de carrière. Malgré l'autorisation délivrée par le préfet de l'Yonne le 16 avril dernier. Les engins, arrivés sur le site le 13 juillet dernier, sont ainsi priés de couper les gaz.
Les études d'impact critiquées
Depuis trois ans maintenant, la bagarre qui oppose la société La Provençale à ceux qui ne veulent pas d'une carrière d'extraction de carbonate de calcium en plein coeur du bois des Rochottes ne connaît pas vraiment de répit. Le projet, qui a reçu l'aval des élus de Courson-les-Carrières et Fontenailles (copropriétaires du site) et le soutien appuyé de l'ancien préfet Didier Chabrol, est contrarié par les recours multiples intentés par les associations de défense de l'environnement. La convention de fortage, signée en mars 2009, entre la société et les communes tarde ainsi à produire ses effets pour les parties (10,5 millions de tonnes extraites sur 30 ans).
Les opposants objectent que les études d'impact sur l'environnement sont incomplètes (notamment sur les rivières souterraines) et que des espèces protégées (pic mare et lucarne cerf-volant) seraient sacrifiées.
Le rappel à l'ordre de la préfecture
Hier, malgré la décision judiciaire, les engins continuaient à terrasser. Et du côté de la préfecture, où elle n'a été notifiée que lundi, on se contente d'une réponse laconique : « Il faut que la société La Provençale respecte le jugement rendu en référé. » Prochaine étape, judiciaire encore, l'examen sur le fond des recours introduits par quatre associations. Le bras de fer continue.
Yves Durand